La Vision pastorale
Nous sommes tous conscients du déclin de l’affiliation religieuse en France et comment notre monde a régressé dans l’attachement à sa pratique religieuse, depuis ces cinquante dernières années.
La paroisse est peut-être le lieu ecclésial où l’on touche au plus près à l’actuelle crise de la foi sachant que la tendance de la non-appartenance religieuse est en forte augmentation et que la représentation actuelle des pratiquants est caractérisée par des personnes âgées (70 ans), une population féminine pour les deux tiers, vivant plutôt dans le milieu urbain. C’est en effet par les villes que la christianisation se maintient et notre paroisse en est le reflet.
Dans le cadre de la mission que nous a confié notre évêque en juin 2016, nous, équipe d’animation pastorale, en synergie avec notre Curé, nous sommes interrogés sur la paroisse que nous souhaitions bâtir ensemble, où souhaitions nous la conduire en partant de ce qui nous unit, de ce que nous sommes, et en formulant un objectif partagé à partir de ce que nous ambitionnons.
C’est dans cet esprit que nous avons souhaité vous associer à notre réflexion en vous proposant de répondre à un questionnaire dont les résultats de la consultation vous ont été présentés début 2018.
A partir de ces résultats, des échanges avec d’autres paroisses, des études d’ouvrages et de notre réflexion commune, nous avons tenté de formuler notre vision pastorale autour de trois idées-forces :
1) Notre paroisse doit être l’espace où se tisse modestement et patiemment un vivre ensemble à base d’ouverture et de fraternité, à force de confiance et de dialogue. Il nous faut offrir à nos contemporains le signe du Corps du Christ, des relations renouvelées par l’Évangile. Ce que nous sommes ensemble, notre témoignage de charité fraternelle atteste ou masque la vérité de l’Évangile et de la réconciliation qu’il apporte. Il est donc important que la mission de la paroisse soit fondée sur la qualité de la vie chrétienne des paroissiens.
S’approprier la paroisse, c’est en faire un lieu, un mode de vie chrétienne, une manière chrétienne d’habiter le monde.
2) Pour aller à la rencontre de notre société plurielle faite de mobilités, de relativisme, de métissage, de pluralisme, de recherche d’accomplissement de soi…, à l’appartenance de moins en moins unifiée à une seule communauté locale, il convient de favoriser au maximum l’accueil, l’écoute, et le dialogue, tout en comprenant que le devenir chrétien de tout fidèle inclut nécessairement un devenir missionnaire, sur les plans personnels et communautaires que l’expérience paroissiale doit alimenter. Pour le Pape François, L’Eglise « en sortie » est une Eglise aux portes ouvertes. D’un côté, on sort de l’Eglise pour aller sur le parvis mais pas trop loin ; de l’autre, on vient de la rue vers le parvis, mais pas encore dans la maison, même ouverte.
3) Le rapport du christianisme au monde présent suggère d’explorer des voies différentes de celles d’hier, en s’orientant vers la réalisation d’une Eglise où les membres du peuple de Dieu sont appelés à se construire en tant que sujets actifs. Ils seront d’authentiques participants non seulement dans les instances de gouvernance mais surtout dans la mission d’annoncer le salut au monde, en prenant la suite de Jésus-Christ.
Pour ce faire, nous sommes tous appelés à grandir dans la prière, les sacrements et une meilleure connaissance de la Parole de Dieu. C’est l’Esprit Saint qui doit nous mouvoir.
Pour mettre en action ces trois axes, nous avons bâti notre vision pastorale sur cinq essentiels, calqués sur l’organisation des premières communautés chrétiennes, décrite dans les Actes des Apôtres (2, 42) :
- Les sacrements et la prière
- La communion fraternelle
- La formation des disciples
- Le service aux hommes
- L’annonce de l’Evangile
Ces cinq essentiels seront développés dans les prochains éditoriaux et présentés dans la future brochure d’accueil et sur notre site internet.
Nous vivons l’expérience d’une certaine pauvreté alors que nous étions habitués aux institutions solides. Le défi est grand pour les chrétiens que nous sommes, mais souvenons-nous que notre première Eglise était une Eglise missionnaire. La reconnaissance de ce dépouillement vécu dans la foi et l’espérance nous invite à croire davantage à la puissance de Dieu qui se parfait dans notre faiblesse. 2 Co 12,9. C’est donc une chance qu’il nous appartient de saisir, tout en renonçant à vouloir tout maîtriser. Le Royaume ne cesse d’advenir !