Notre diocèse 19

Un jeune évêque à Nanterre

Mgr Matthieu Rougé, nouvel Evêque de Nanterre

Ancien secrétaire particulier du cardinal Lustiger, puis aumônier des parlementaires, de 2004 à 2012, cette figure du clergé parisien a été nommée à 52 ans par le pape François, pour succéder à Mgr Michel Aupetit. Il fut ordonné évêque le 16 septembre 2018 alors qu'il était depuis 2013, curé de Saint-Ferdinand-des-Ternes dans le 17e arrondissement de Paris.

Depuis l’installation, le 6 janvier 2018, de Mgr Michel Aupetit, jusqu’alors évêque de Nanterre, comme archevêque de Paris, les fidèles des Hauts-de-Seine étaient en attente de leur nouvel évêque.

S’il est né à Neuilly, le 7 janvier 1966 – ce qui en fait l’un des plus jeunes évêques de France –, c’est à New York qu’il a passé son enfance – son père était chargé des relations internationales au ministère des finances –, «dans une atmosphère de grande ouverture». Sa mère ayant été, avant son mariage, la collaboratrice de l’homme politique chrétien Robert Schumann, il s’intéresse très tôt à «la foi dans la cité».

Dès 19 ans, renonçant à ses études en classes préparatoires littéraires, Matthieu Rougé entre au séminaire de Paris. Après une maîtrise de philosophie, il soutient une thèse à Rome (1998) sur «L’Eucharistie chez Guillaume de Saint-Thierry». Remarqué par le cardinal Jean-Marie Lustiger, celui-ci l’appelle, six ans après son ordination (1994), pour être son secrétaire particulier. Du cardinal, le père Rougé a gardé des habitudes de discrétion et un vaste réseau. À l’Académie française, après avoir été l’ami de Maurice Druon, il est devenu celui de Jean d’Ormesson dont il a célébré les obsèques en décembre 2017.

Autant d’acquis qu’il sait mettre à profit lorsqu’il se voit confier en 2003 la basilique Sainte-Clotilde, puis la direction du Service pastoral d’études politiques (Spep) – deux fonctions qu’il occupera jusqu’en 2012. Outre un office hebdomadaire et une messe de rentrée à l’intention des parlementaires, le docteur en théologie organise des déjeuners en compagnie d’intellectuels, de médecins, de juristes ou de représentants associatifs.

A l’Université ecclésiastique San Damaso de Madrid, où le père Rougé est envoyé en 2012 par le cardinal André Vingt-Trois, il sait également profiter d’une «nécessaire prise de recul» pour publier "L’Église n’a pas dit son dernier mot", petit traité d’antidéfaitisme catholique (éd. Robert Laffont, 2014).

Devenu curé de Saint-Ferdinand-des-Ternes, il y est apprécié pour «son extraordinaire culture et sa profonde intériorité», selon un paroissien récemment parti en pèlerinage avec lui en Italie. D’autres évoquent un tempérament parfois rugueux. Quant à Mgr Rougé, il se dit «enthousiasmé» à la perspective de travailler avec les «nombreux laïcs, hommes et femmes», assumant des responsabilités dans le diocèse de Nanterre.

Nanterre, le 5 juin 2018

Chers frères et sœurs du diocèse de Nanterre,

« Voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a aimés : Il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu et nous le sommes ! » (1 Jean 3, 1).

Quelle joie de savoir que nous sommes aimés inconditionnellement par le Père, dans la liberté et l’intimité ! Quelle joie d’être ensemble, grâce au Christ, enfants de Dieu et donc frères et sœurs les uns des autres ! Quelle joie d’être invités à témoigner, dans la force de l’Esprit, en paroles et en actes, dans le monde de ce temps, de cette intimité et de cette fraternité ! Appelé par le pape François à devenir votre évêque, je n’ai qu’un seul désir : être le serviteur de cette triple joie, pour qu’elle s’approfondisse en chacun et qu’elle rayonne grâce à tous.

C’est avec émotion que je reçois cette mission mais avec confiance aussi, sûr que l’Eglise avance « sous la conduite de l’Esprit » (Galates 5, 25) et qu’il est à l’œuvre en vous tous. Je pense avant tout en ce jour à ceux qui sont dans la détresse : c’est à vous en premier que je suis envoyé comme témoin de l’amour du Père, plus fort que tout ce qui semble lui faire échec. Je pense aux catéchumènes et à tous ceux qui cherchent la vérité : que nous sachions vous aider à « goûter et voir comme est bon le Seigneur » (cf. Psaume 33, 9). À tous les fidèles du diocèse, aux enfants, aux jeunes, aux laïcs en mission ecclésiale, aux consacrés, aux diacres, aux prêtres, aux séminaristes, je souhaite dire mon impatience de faire votre connaissance pour que nous puissions collaborer au service de l’Evangile. Mon cœur est comme saisi d’affection pour chacun d’entre vous.

Je bénis Dieu pour le ministère de mes prédécesseurs durant ces cinquante années d’existence de notre diocèse, dont vous avez rendu grâces récemment : Mgr Jacques Delarue, Mgr François Favreau, Mgr Gérard Daucourt (avec le concours de Mgr Nicolas Brouwet) et Mgr Michel Aupetit. Dans leur sillage, c’est tous ensemble que nous avons à écrire une nouvelle page de l’histoire de notre Église, sûrs que « le Seigneur est avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (cf. Matthieu 28, 20). Je vous donne rendez-vous le dimanche 16 septembre à 15 heures pour mon ordination épiscopale à la cathédrale Sainte-Geneviève de Nanterre et le début de cette aventure missionnaire partagée. D’ici-là, j’aurai eu la joie de commencer à vous rencontrer.

« Je vous confie à Dieu et à sa parole de grâce » (Actes 20, 32) ainsi qu’à l’intercession de Marie, Mère de l’Eglise, et de sainte Geneviève, la lumineuse et audacieuse sainte patronne de notre diocèse. Priez aussi pour moi, comme vous l’avez fait si fidèlement déjà – sans que nous sachions que c’était pour moi – depuis le départ de Mgr Aupetit. Vôtre de tout cœur.

Matthieu Rougé Évêque nommé de Nanterre

Entrons de tout cœur dans la grâce du jubilé !

Message de Mgr Matthieu Rougé à l’occasion de l’ouverture du jubilé de 2025

Chers frères et sœurs du diocèse de Nanterre,

Voici que débute l’année sainte 2025. Elle nous est donnée pour rendre grâce de la révélation de l’amour en Jésus-Christ. « Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés » (1 Jean 4, 9-10).

Le Pape François a souhaité placer ce jubilé sous le signe du pèlerinage et de l’espérance. Nous sommes invités à nous déplacer, d’abord spirituellement,

à nous mettre plus résolument en marche vers « l’espérance qui ne déçoit pas » (Romains 5, 5). Comme nous le proclamons avec saint Paul en chaque eucharistie,

« nous attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus-Christ, notre Sauveur » (cf. Tite 2, 13).

Dans un monde marqué par tant d’incertitudes, de violences, de blessures, les disciples de Jésus-Christ sont appelés à donner le témoignage d’une authentique espérance : pas un optimisme naïf focalisé sur des objectifs à court terme mais une ouverture profonde du cœur à l’œuvre éternelle de Dieu en train de s’accomplir et s’incarnant

jour après jour dans les signes du Royaume qui vient.

Pour accueillir activement la grâce de ce jubilé, au-delà de toutes les propositions concrètes qui vous seront faites par vos paroisses et notre diocèse,

je vous invite à cinq pèlerinages personnels vers l’espérance qui jaillit de la foi et suscite l’amour.

1. Un pèlerinage vers la profondeur de votre cœur pour avancer ou redémarrer dans une vie de prière vraiment personnelle et régulière.

2. Un pèlerinage vers la miséricorde du Seigneur qui se révèle en particulier dans le sacrement de réconciliation, « point de départ irremplaçable d'un véritable

chemin de conversion » comme l’a écrit le Pape François.

3. Un pèlerinage vers une personne avec qui vous êtes en conflit pour que s’ouvre entre vous un chemin de pardon et de paix.

4. Un pèlerinage vers une personne en difficulté pour qui vous pourrez être un signe d’espérance par un acte concret de fraternité et de charité.

5. Un pèlerinage vers une personne qui ne connaît pas ou plus le Christ : vous l’écouterez et lui annoncerez « la joie de l’Evangile » jusqu’à l’inviter

peut-être au baptême et à la confirmation. Ne doutons pas des fruits possibles de ce jubilé si nous le vivons tous et chacun en profondeur :

fruits de renouveau de notre relation au Christ, comme y invite le parcours diocésain « Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme », fruits d’unité avec tous

les chrétiens qui célèbrent ensemble cette année les 1700 ans du premier concile de l’histoire à Nicée et de la proclamation du Fils « consubstantiel au Père »,

fruits missionnaires dans un monde que les catéchumènes ne cessent de nous manifester en attente de lumière.

Comme nous l’écrit le Pape François dans sa dernière encyclique, « le cœur ouvert de Jésus nous précède et nous attend inconditionnellement » :

soyons au rendez-vous de cette attente !.